En France, le Livret A a longtemps été considéré comme un pilier de l’épargne personnelle. Mais dans un environnement économique en constante évolution, marqué par des fluctuations d’inflation et des politiques gouvernementales incertaines, ce placement conserve-t-il toujours son attrait ?
Le livret a, avec un taux d’intérêt fixé à 3 % jusqu’en 2025, représente une option stable pour les épargnants, surtout en comparaison avec d’autres formes d’investissement sujettes à plus de volatilité. Après une période où le taux d’inflation surpassait celui du Livret A, rendant ce dernier moins attrayant, la situation s’est inversée avec le ralentissement récent de l’inflation. Cette baisse rend le Livret A de nouveau compétitif, surtout si l’on considère sa garantie de capital et son exemption d’impôt sur les intérêts.
Normalisation de la collecte après une période de hausse
Après avoir atteint des records en 2023, le Livret A voit sa collecte se normaliser en 2024, avec 1,53 milliard d’euros placés en mars. Comme le notent Les Echos, cette somme, bien que conséquente, marque une diminution par rapport à l’année précédente. Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), combiné à la collecte du Livret A, atteint un total de 2,44 milliards d’euros pour le même mois. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, note que les Français continuent de placer de l’argent sur leurs livrets mais à un rythme plus traditionnel et sans stimuli particuliers pour les inciter à épargner davantage.
La méfiance des épargnants
Malgré son attractivité renouvelée, le Livret A fait face à un climat de méfiance généralisée, une partie de la population exprime désormais des doutes quant à la stabilité des politiques fiscales, craignant de nouvelles taxes sur leurs épargnes. Cette inquiétude est exacerbée par des débats politiques récents où le risque d’une fiscalisation accrue des produits d’épargne a été évoqué, semant le doute sur les promesses de non-taxation.
L’augmentation de la pression fiscale, souvent perçue comme insupportable, pourrait amener à un changement dans les habitudes d’épargne. Si les épargnants se détournent de produits traditionnels comme le Livret A en raison de craintes fiscales, cela pourrait avoir des répercussions sur la capacité du gouvernement à financer ses déficits sans introduire de nouvelles charges fiscales. En outre, l’équilibre entre incitation à l’épargne et nécessité de financement public reste un défi majeur pour les décideurs.
Un placement rentable face à l’inflation ?
Le Livret A, malgré les turbulences économiques et les incertitudes politiques, continue de présenter des avantages non négligeables. En période de baisse de l’inflation, et notamment tant que celle-ci se situe en dessous des 3%, rémunération nette proposée par le Livret A, le rendement des différents produits d’épargne réglementée comme le Livret A ou le LDDI reste positive. Avec un niveau d’inflation à 2,4 %, c’est un différentiel de 0,6 % net qui sera versé aux épargnants. Le livret d’épargne réglementée est donc un placement rentable en 2024
Quel rendement pour un Livret A au plafond ?
Le plafond du Livret A est actuellement fixé à 22 950 € et ce depuis le 1er février 2013. Avec un taux de rémunération net d’impôts de 3 %, il est théoriquement possible de recevoir 688,5 € d’intérêt annuel. Pour établier le rendement inflation comprise, il faudra retrancher cette dernière au taux actuel de 2,4 %. On obtient ainsi un rendement net d’impôt, de prélèvements sociaux et d’inflation de 137,7 euros pour un livret A au plafond.