La Bourse de Paris sous tension avant un déluge de statistiques économiques

Le marché parisien s’apprête à connaître une séance chargée alors que s’annonce une véritable avalanche de données macroéconomiques des deux côtés de l’Atlantique. Les contrats à terme sur le CAC 40 affichent une légère progression, laissant entrevoir un regain de tonus après deux journées consécutives de baisse qui avaient fait chuter l’indice sous la barre symbolique des 8 100 points.

Une pluie d’indicateurs américains attendue de toute urgence

Après plus de six semaines de paralysie administrative aux États-Unis, le robinet des statistiques économiques s’apprête enfin à se rouvrir. Le blocage budgétaire qui a frappé Washington depuis mi-octobre avait créé un vide informationnel inhabituel, obligeant les marchés à naviguer à vue. Cette sécheresse de données officielles touche maintenant à sa fin, juste avant le rendez-vous majeur du 10 décembre avec la Réserve fédérale.

L’enquête ADP sur l’emploi privé ouvrira le bal. Les projections tablent sur des créations de postes extrêmement modestes en novembre, autour de 5 000 seulement, après un rebond à 42 000 en octobre. Cette faiblesse persistante masque une réalité plus nuancée : les entreprises américaines ne licencient pas massivement, mais elles rationalisent leurs heures de travail et font preuve d’une prudence extrême dans leurs embauches. L’essor de l’intelligence artificielle semble également freiner le recrutement des jeunes diplômés.

Autre rendez-vous scruté avec attention : l’indice ISM des services, dont la publication interviendra à 16h00. Après des chiffres décevants dans le secteur manufacturier en début de semaine, qui ont ravivé les inquiétudes d’une stagnation économique accompagnée d’inflation, les opérateurs surveilleront de près l’évolution de ce secteur qui reste le principal pilier de la croissance américaine.

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L’indice PCE en point d’orgue vendredi

La semaine culminera vendredi avec la publication de l’indice PCE, l’indicateur d’inflation privilégié par la banque centrale américaine. Cette donnée sera déterminante pour confirmer ou infirmer les attentes du marché concernant une nouvelle baisse des taux directeurs. À l’heure actuelle, les traders accordent une probabilité supérieure à 89% à une réduction d’un quart de point lors de la réunion du comité de politique monétaire prévue les 9 et 10 décembre.

Cette forte conviction des marchés rend toute surprise particulièrement risquée. Un écart significatif par rapport aux attentes pourrait déclencher des réactions brutales, alors que les investisseurs espèrent voir se concrétiser le scénario optimiste d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, combinant croissance solide et poursuite de l’assouplissement monétaire.

Du côté européen, l’agenda n’est pas en reste. Les derniers chiffres des prix à la production et les versions finales des indices PMI du secteur tertiaire sont attendus. D’après les premières estimations, l’activité dans les services s’est légèrement renforcée en zone euro le mois dernier, avec un PMI en hausse à 53,1 points. Cette amélioration s’explique par un sursaut inattendu du PMI français, qui a franchi pour la première fois la barre des 50 points malgré un climat politique et budgétaire tendu, compensant une normalisation en Allemagne.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, interviendra également cet après-midi devant le Parlement européen à Bruxelles. Ses déclarations pourraient apporter des éclairages supplémentaires sur l’évolution économique de la zone euro et la trajectoire future de la politique monétaire européenne. Wall Street devrait quant à lui ouvrir dans le vert après un rebond technique la veille, soutenu par des rachats opportunistes sur les valeurs technologiques, notamment dans le secteur des semi-conducteurs.