Le cumul emploi-retraite s’affirme comme une solution de choix pour les retraités désireux d’augmenter leurs revenus. Cette pratique, alliant activité professionnelle et perception de la pension de retraite, offre des avantages financiers conséquents et connaît des évolutions majeures pour l’avenir proche.
Une étude de l’Agirc-Arrco, caisse de retraite complémentaire des salariés, met en lumière l’impact positif du cumul emploi-retraite sur les finances des retraités. En moyenne, ces derniers perçoivent un salaire mensuel brut de 923 euros, s’ajoutant à leur pension de retraite moyenne de 1 755 euros brut. Ainsi, les revenus mensuels bruts des « cumulants » atteignent 2 678 euros, représentant une hausse de 50% par rapport à leur seule pension de retraite.
Ce dispositif touche une part significative des retraités français. En 2022, 381 000 assurés de l’Agirc-Arrco y ont eu recours, soit 3,1% de l’ensemble des retraités du régime complémentaire. La plupart d’entre eux (67%) reprennent une activité salariée chez leur ancien employeur, tandis qu’un quart environ choisit de travailler pour des particuliers employeurs
Des limites à connaître
Le système comporte néanmoins certaines limites. Un plafonnement des revenus s’applique aux retraités n’ayant pas atteint la durée de cotisation requise pour une retraite à taux plein. Dans ce cas, l’ensemble des revenus ne peut excéder la moyenne mensuelle des revenus d’activité des trois derniers mois, ou 1,6 fois le SMIC.
Sur le plan fiscal, le cumul emploi-retraite présente des avantages, tout en pouvant influencer l’imposition globale. Les retraités de plus de 65 ans bénéficient d’un abattement sur leur revenu imposable, applicable au revenu global, y compris les revenus d’activité issus du cumul emploi-retraite. De plus, les cotisations sociales prélevées sur ces revenus d’activité sont déductibles du revenu imposable.
Cependant, l’augmentation des revenus liée au cumul emploi-retraite peut entraîner une hausse du taux d’imposition et potentiellement la perte de certaines exonérations ou réductions d’impôts soumises à conditions de ressources. Une évaluation précise de l’impact fiscal global s’avère donc nécessaire avant de s’engager dans une activité complémentaire.
Les nouveautés 2024-2025
L’année 2024 apporte son lot de changements pour le cumul emploi-retraite. La principale nouveauté, issue de la réforme des retraites de 2023, permet aux personnes en cumul emploi-retraite intégral d’acquérir de nouveaux droits à la retraite depuis le 1er septembre 2023. Les retraités reprenant une activité peuvent désormais se constituer une seconde pension.
Cette seconde pension est soumise à certaines conditions. La reprise d’activité, si elle s’effectue chez le dernier employeur, doit intervenir au minimum 6 mois après la liquidation des droits initiaux.
L’assuré doit également bénéficier d’une retraite à taux plein et avoir liquidé l’ensemble de ses pensions de retraite, base et complémentaire.
Cette nouvelle pension de base sera plafonnée à 5% du plafond annuel de la Sécurité sociale, soit 2 318,40 € brut par an en 2024. À partir du 1er janvier 2024, les assurés en cumul emploi-retraite intégral pourront aussi acquérir de nouveaux droits à la retraite complémentaire Agirc-Arrco, dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale.
Ces évolutions renforcent l’attrait du cumul emploi-retraite, permettant aux retraités d’améliorer leurs droits à la retraite tout en travaillant. Ces nouvelles dispositions s’appliquent uniquement au cumul emploi-retraite intégral, et non au cumul emploi-retraite plafonné.